Genèse du projet

Denis Bourges et Guillaume Friocourt se connaissent bien. L’un est photographe et vidéaste; l’autre peintre et sculpteur. Toutes deux situées en Bretagne, leurs maisons familiales, sont distantes de 150 kilomètres. Ils ont décidé de faire ce bout de chemin, ce morceau de vie, à deux et à pied, sac sur le dos, pour éprouver ces lieux chargés d’histoire et de souvenirs.

Ils quitteront l’ancienne ferme de Rucé située à Vieux -Viel, village d’Ille- et-Vilaine, pour rejoindre le manoir de Barac’h niché dans les terres du Morbihan, à Ploërdut. Deux lieux auxquels ils sont attachés depuis l’enfance.

Leur attirance commune pour leurs terres natales les mènera sur le chemin de leurs origines, les fera traverser le cœur de la Bretagne, les départements d’Ille-et- Vilaine, des Côtes d’Armor et du Morbihan, ses vallons, ses rivières chaotiques, ses dolmens, ses forêts mystérieuses peuplées de légendes.

Arpenter les chemins, photographier ou dessiner, ramasser des branches, des feuilles, de la terre, en relever les empreintes chacun avec ses outils artistiques pour fabriquer des œuvres picturales en commun et construire un carnet de voyage.

En chemin, ils iront à la rencontre des habitants, échangeront et travailleront avec eux.

Interroger la beauté... Faire remonter les souvenirs, suivre les traces. Retrouver les racines des terre bretonnes.

A l’instar de ce qu’ont fait Gustave Flaubert et Maxime du Camp pour le livre Par les champs et par les grèves, la quête de Denis et Guillaume se nourrira des lieux traversés et s’approchera au plus près de la nature même du paysage.

Une poétique de l’espace qui prendra la forme d’une œuvre commune.

Réalisation du Projet 

Ce projet, « par les chemins », est porté par l’association « les champs Photographiques ». Créée en 2009 dans le département d’Ille-et Vilaine, l’association est domiciliée au Bas Rucé à Vieux-Viel. Elle œuvre dans le champ artistique pour promouvoir des actions culturelles dans le domaine des arts visuels.

Nous vous proposons de suivre Denis Bourges et Guillaume Friocourt dans cette marche artistique qui traversera trois des quatre départements bretons. l’Ille-et-Vilaine, les Côtes d’Armor et le Morbihan.

Ils partiront du lieu-dit le Bas Rucé à Vieux Viel, en Ille-et-Vilaine pour aller jusqu’au manoir de Barac’h à Ploërdut, dans le Morbihan. Les lieux de départ et d’arrivée feront chacun l’objet d’une résidence artistique d’une durée de 8 jours. 

La marche, d’environ 180 kilomètres au total, sera segmentée en 6 circuits. Chaque circuit passera par des lieux d’exception du patrimoine naturel et culturel breton (rives du Couesnon, forêt du Mesnil, landes de la Poterie, gorges de Toul Goulic et lac de Guerlédan entre autres). Cette aventure pédestre sera l’occasion pour les deux artistes d’élaborer un carnet de voyage à l’aide de différents outils : photographie, vidéo, prise de son, peinture, sculpture, dessin, cyanotypes.

Cette déambulation sur les routes bretonnes valorisera tous types de paysages (forêts, marais, mégalithes, lacs…), environnements naturels de la campagne bretonne. Les rencontres et les ateliers organisés avec des partenaires locaux permettront de faire partager les techniques et la démarche artistique de Denis et Guillaume à des publics présents sur les territoires : écoles, associations...

Calendrier prévisionnel : 
Août - Décembre 2023 : Résidence au Bas Rucé (Vieux Viel) et Marche 1 (rives du Couesnon). Restitution partielle en décembre 2023 à Bazouges la Pérouse dans le cadre du festival de photographie «GLAZ».
Année 2024 : Marches 2 à 5 (forêt du Mesnil, landes de la Poterie et gorges de Toul Goulic) 
Janvier 2025 - Août 2025 : Marche 6 (forêt de Quénécan) et Résidence à Barach (Ploërdut) 
Août – Décembre 2025 : Restitution (exposition et livre)

Le lieu de départ 

Le Bas Rucé à Vieux Viel, en Ille-et-Vilaine est le lieu-dit où se situe la maison de famille de Denis Bourges.

Germaine, sa tante, habitait la ferme avec ses vaches et ses poules.

Enfant puis adolescent, il retrouvait, lors de ses vacances, l’odeur du fumier dans la cour de la ferme, les saveurs du pâté de campagne et du riz au lait, cuisinés par sa tante.

La radio était toujours allumée. Les soirées étaient animées par des parties de belote où ça trichait ferme et à grands cris, des histoires de chasse, des visites de voisins et amis à tout moment.

Les veillées politiques autour du feu laissaient libre cours à des échanges sur la guerre, les chouans, les trotskistes, le capitalisme galopant…tout cela en taquinant la gnôle et en grillant des châtaignes.

Lieu de résistance, de vie et de partage,thermomètre pour les élus locaux avant les élections, le bas Rucé de tante Germaine, c’était ça ...

Les champs photographiques sont nés de cette histoire. Amener la photographie au bas Rucé était un vieux rêve pour Denis Bourges.

Autoportrait de denis Bourges sur le projet de la marche AZIMUT

Autoportrait de denis Bourges sur le projet de la marche AZIMUT

Feu à Bois

Feu à Bois

Le lieu d'arivée

Grandir au manoir de Barac’h est une toute autre expérience. situé sur la commune de Ploërdut, canton de Guéméné sur Scorff dans le Morbihan.

Il a été construit par Olivier Le Veier, un ancêtre de Guillaume Friocourt, vers le milieu du XVème siècle (entre 1426 et 1448). Depuis, il a toujours appartenu à la même famille imprégné d’une histoire politique dense.

En 1720, Laurens le Moyne de Talhouët, qui résidait dans le manoir, fut impliqué dans le complot de Pontcallec. Il fut exécuté la même année avec le Marquis de Pontcallec, de Montlouis et du Couëdic sur la place publique de la ville de Nantes.

L’histoire familiale est aussi parfois auréolée d’exploits locaux :

« Les Anciens racontent qu’un jour ils remarquèrent un serpent dans le clocher de l’église de Ploërdut.

Monsieur Émile de Kerouallan (1835-1921), instruit de cette étrange apparition prit son fusil et vint à cheval se poster sur la route de Croisty d’où il tira sur l’animal. Celui-ci s’enfuit et ne fût jamais retrouvé. Selon la rumeur publique, il s’agirait d’un serpent ailé » (anecdote - Extrait du livre « Histoire de Barac’h » par Hubert Friocourt).

Tout comme Denis, Guillaume passait ses vacances à Barac’h, et cela a marqué son imaginaire depuis l’enfance.

Entre les murs du manoir, plusieurs objets d’Afrique et d’Océanie ramenés par son grand-père côtoient la vaisselle traditionnelle bretonne, la vieille cheminée en granit et la statue 
de Saint Ildut, vestige de la chapelle du domaine malheureusement tombée en ruines.

Autour du manoir, c’est aussi les grands feuillages de la forêt mystérieuse qui nourrissent 
les rêves et l’imaginaire de Guillaume Friocourt dans son travail artistique.

Guillaume Friocourt sur la route pendant le projet AZIMUT

Guillaume Friocourt sur la route pendant le projet AZIMUT

Peinture réalisée pendant la marche AZIMUT

Peinture réalisée pendant la marche AZIMUT